> Club du Theil > ZOOM > Dakota (C-47 Skytrain), 101ème Division Aéroportée, 502ème Régiment d'Infanterie Parachutiste, quelques heures avant le lancement de l'Opération OVERLORD, le soir du 5 juin 1944, au 1/48ème, par Renaud POUGE
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"Une armée qui craint ses supérieurs n'est jamais aussi efficace qu'une armée qui fait confiance à ses supérieurs" Gen. Dwight. D. Eisenhower, "Crusade in Europe"
La photo du Général Eisenhower, Commandant Suprême de la Force Expéditionnaire Alliée, au milieu des hommes de la 101ème Division Aéroportée (101st Airborne ) dans la journée du 5 juin 1944, est sans doute l'une des plus connues de cette période, mais elle mérite d'être replacée dans son contexte, ô combien difficile pour le général en chef allié. Depuis des semaines, son adjoint pour l'aviation, le Britannique Leigh-Mallory ne cesse de s'opposer à l'idée même d'un assaut aéroporté. Le 30 mai, il annonce à Eisenhower que les pertes en avions de transport vont être de l'ordre de 50%, et celles des planeurs encore pire, de l'ordre de 70%. C'est donc en connaissance de ces chiffres terribles que Eisenhower rend visite aux parachutistes du 502nd P.I.R.(Parachutiste Infantry Regiment) de la 101st Airborne. Il indique dans ses mémoires intitulées "Crusade in Europe" qu'il resta sur le terrain jusqu'au départ du dernier avion. "Il était difficile d'imaginer un cas de conscience aussi déchirant (…) Si les événements venaient confirmer les prévisions, je porterais jusqu'à ma mort le fardeau insoutenable de la responsabilité d'avoir envoyé stupidement au sacrifice des milliers de soldats." L'assaut aérien de l'Opération Overlord comporte initialement une seule division aéroportée, mais au fur et à mesure que ce plan est affiné, et principalement sous l'influence des généraux Ridgway et Gavin (82nd AB), ce nombre est porté à trois divisions, les 82nd et 101st U.S. Airborne Divisions, et la 6th British Airborne Division. La 101st Airborne, sujet de cet article, est placée sous les ordres du général Maxwell Taylor. Le plan définitif lui assigne les objectifs suivants : Inexpérimentée, elle sautera autour de Sainte-Mère-Eglise, en protection de Utah Beach. Les objectifs sont le village de Sainte-Mère-Eglise lui même ainsi que deux ponts sur le Merderet. Ce 5 juin 1944, sur une base des Midlands en Angleterre, se prépare une force spéciale d'éclaireurs des 101st et 82nd Airborne. Ce sont les Pathfinders, environ 430 hommes répartis en une vingtaine de sticks, dont la mission hautement secrète consiste à effectuer le balisage et à nettoyer de tout ennemi six zones de parachutage (Drop-Zone, DZ ) et une zone d'atterrissage (Landing zone - LZ) pour quelques 13 200 hommes des troupes aéroportées qui seront le fer de lance de la force expéditionnaire alliée. Trois sticks sont assignés à chacune des six DZ alors que deux sticks sont affectés à la zone d'atterrissage des planeurs. Un stick se compose de 18 hommes. Sur ces 18 hommes, 8 à 12 sont qualifiés Pathfinders. Il est commandé par un officier doté d'un talkie-walkie destiné à communiquer avec les deux autres officiers assignés à la même DZ. Les Pathfinders ont reçu une formation poussée leur permettant de mettre en œuvre les dispositifs de guidage des avions de transport. Ces dispositifs sont aussi bien visuels (panneaux phosphorescents et fumigènes de couleur pour le jour, lampes haliphanes pour la nuit) que radio (AN / PPN-1A Beacon, également connue sous le nom de balise Eureka). La mise en service de ce système étant vitale pour la suite des opérations, deux Pathfinders de chaque stick sauteront avec une balise accrochée sous leur parachute ventral. Quatre autres emporteront des lampes haliphanes. Certains Pathfinders emportent à cet endroit deux pigeons dans des tubes ; ils pourront être utilisés pour la transmission de messages. Les autres membres du stick qui ne sont pas qualifiés Pathfinders sont chargés de la sécurité des Pathfinders et de leur équipement pendant que ceux-ci se concentreront à diriger les transports de troupe. Le commandant des Pathfinders est le Capitaine Franck Lillyman, du 502nd P.I.R., que l'on peut voir en discussion avec le Général Eisenhower. Il sera le premier parachutiste Américain à fouler le sol Français. La balise Eureka ( AN/PPN-1A) cité ci-dessus était le principal système de guidage radio. Le signal continu, envoyé par la balise, était reçu par l'appareil leader de chaque vague grâce aux antennes du système "Rebecca" placées de chaque côté du cockpit du C-47. La balise Eureka était pourvue d'un système d'auto - destruction afin de ne pas tomber entre des mains ennemies. La balise était transportée dans un sac étanche spécialement conçu à cet effet, sur lequel était ajoutée une poche destinée à recevoir une antenne pliable. La balise BUPS -- Beacon, Ultra Portable "S" Band, de fabrication anglaise, équipait aussi les Pathfinders. Elle était utilisée comme point central d'une aide à la navigation pour la totalité de la division. Les avions perdus devaient se diriger sur son signal pour larguer leurs parachutistes. Cette antenne qui fonctionnait avec une radio SCR-717-C était transportée dans un sac étanche de forme grossièrement cylindrique, attaché au harnais du parachutiste, et maintenu à la jambe par une sangle. Les lampes haliphanes constituaient le principal de balisage visuel pour la nuit. La caisse B3 équipée d'un harnais "Rigger made" (Rigger signifie littéralement "ajusteur", mais il semble plus juste de les comparer à des cordonniers) contenait deux lampes Aldis, ce qui signifie que chaque stick de Pathfinders dispose de huit lampes. Sept étaient utilisées pour baliser une DZ, identifiée par une couleur et un code en morse émis par la lampe à la base du T. Les lampes, rehaussées par un trépied télescopique, de façon à être visibles du ciel et non du sol, sont allumées lorsque le ronronnement des moteurs se font entendre. Elles sont alimentées par une batterie elle aussi transportée dans un sac "Rigger made". A 21h50 GMT, environ une heure avant la tombée de la nuit, les Pathfinders de la 101st Airborne, quittent le sol Anglais. Ils seront largués sur leurs Drop Zones aux environs de 0h 20 GMT le 6 juin 1944. Dans la journée du 5 juin, des bandes noires et blanches sont apposées sur les appareils du IX Troop Carrier Command, qui est chargé de transporter les parachutistes des deux divisions aéroportées Américaines. Tracées au cordeau ou passées au balai, danses et propres, laissant transpirer les salissures sous le blanc, ou encore dégoulinant sur les marquages de nationalité, l'ouvrage de Michel de Trez dévoile un panel de bandes d'invasions qui devrait servir de références à bien des individus se disant connaisseurs. La plupart des charnières extérieures ont été recouvertes de ruban adhésif afin d'éviter que les Sangles d'Ouverture Automatique (S.O.A.) ne se coincent, maintenant ainsi le parachutiste au niveau du stabilisateur qu'il aurait pu heurter. Sur chaque appareil, à proximité de la porte cargo, était apposé à la craie, le numéro de l'avion Il n'existe à ma connaissance qu'une seule maquette du C-47 Skytrain (Dakota est le nom donné par les Anglais), celle offerte par Monogram, récemment rééditée aux couleurs de quelques compagnies civiles. Le kit original dans sa version militaire avait l'avantage de fournir neuf parachutistes dans trois positions différentes. La maquette est de facture classique pour les kits de cette époque, mais reste encore aujourd'hui de bonne qualité. Il n'y aura que peu de grosses modifications à apporter à la boîte Monogram. La gravure est en léger relief, mais compte tenu des caractéristiques de l'avion, il ne sera pas utile de la repasser en creux. Afin de donner plus de volume aux moteurs, j'ai choisi de représenter les volets de refroidissement en position ouverte. Ceci impliquera de faire figurer le collecteur d'échappement et le système de fixation des moteurs. Les volets arrondis sont réalisés en feuille d'aluminium offset, chauffée et mise en forme sur un cylindre de diamètre égal à celui du moteur. L'entrée d'air au dessus du moteur est affinée, une nouvelle grille est réalisée à l'aide d'un bout de voile de mariée. La même méthode est appliquée aux grilles des radiateurs d'huile, sous les moteurs. Les échappements comportaient une entrée d'air de forme tubulaire . Elle sera représentée à l'aide d'une aiguille de 0.8 mm de diamètre. Les bouchons des réservoirs de carburant seront parmi les rares détails repassés en creux. Les C-47 étaient pourvus de neuf feux de vol en formation de couleur bleue. Trois sur chaque aile, et trois sur le fuselage. Ils seront réalisés à l'aide de phares d'automobiles au 1/43ème recouverts d'un voile bleu translucide. Les feux de positions sont sculptés dans un bout de réglette de couleur, ils seront apposés après peinture. Le train d'atterrissage est correct, seuls les amortisseurs seront découpés et remplacés par un tube en métal de diamètre adéquat. Les roues sont issues de la gamme "True Details" ; elles ont l'avantage de présenter un léger écrasement, et permettront une meilleure fixation de l'avion sur le diorama.
Les modifications du cockpit sont classiques. Le tableau de bord est remplacé par une feuille d'aluminium percée, derrière laquelle sont apposés de cadrans issus de la gamme Waldron. Un bloc manettes est refait dans une chute de résine, il est agrémenté de manettes en photo-découpe. La base des sièges devra être supprimée, puis refaite à l'aide de tiges de plastique ( gamme Evergreen, diam 0.035, et 0.047 pouces ). Le capitonnage de la cloison séparant le cockpit et le compartiment radio / navigateur est refait à l'aide d'un fond d'assiette en plastique soufflé. Le cockpit est quelque peu décevant, car une fois fermé, on ne voit absolument plus rien des détails intérieurs !!! Cette constatation m'a amené à ne pas surdétailler le compartiment radio/navigateur. Même motif, même punition !!! Il faut cependant ajouter une vitre côté bâbord ; elle donnera un peu de lumière à ce compartiment. La partie arrière du fuselage ( celle que l'on appellerait la cabine sur un vol commercial ) est d'origine plutôt belle. Les sangles sur les bancs sont bien représentées et ne demanderont qu'à être peintes. Il faut ajouter un plafonnier, et les deux câbles sur lesquels se fixent les S.O.A. Les vitres latérales sont refaites en Altuglass et fixées à l'aide d'une colle très fluide qui agit par capillarité. Après séchage, on procède à la gravure des cercles au centre des vitres. Les vitres seront ensuite nettoyées au polish auto afin de leur rendre une limpidité optimale. Le kit Monogram ne représente pas le système de traction des planeurs. Après assemblage des deux demi - fuselages, il faut procéder à la découpe de la partie arrière du fuselage et faire en carte plastique le système de traction. Un marche pied est réalisé en carte plastique. Afin d'obtenir deux pièces identiques, deux feuilles de plasticard sont collées ensembles par un point de colle cyanoacrylate. Après perçage et découpe, elles seront mises quelques minutes au congélateur (ceci fragilise la colle) puis séparées à l'aide d'une lame chirurgicale. Il ne reste plus qu'à réaliser les marches et les mettre en place. Les C-47 étaient peints dans un schéma classique, olive-drad sur gris neutre. Il est à noter cependant que les appareils avaient tous une façon particulière de vieillir. On peut voir, sur une photo connue d'une base Américaine juste avant D-Day, plus d'une cinquantaine de C-47. Aucun n'a la même couleur, la palette allant du jaune sale, au vert très foncé. J'ai choisi de partir sur une base de Humbrol 155 pour les surfaces supérieures de l'appareil. Cette couleur est cassée à l'aide de Tan pour l'intérieur des panneaux, et un jus est appliqué le long des lignes de structure. Les marquages de nationalité, le serial, et les lettres - codes sont réalisés au pochoir. Les bandes d'invasion sont peintes ensuite et vieillies séparément.
Je dois bien avouer que de mon côté, cette idée me trottait dans la tête depuis que Eddie Rosier m'avait offert une figurine à l'effigie du Commandant Suprème du Corps Expéditionnaire Allié. Les photographies prises le 5 juin , particulièrement nombreuses cadrent le diorama de façon très stricte…ne laissant qu'une maigre place à l'imagination. Les figurines des parachutistes proviennent de deux boîtes Monogram, elles ont toutes été transformées pour se rapprocher des caractéristiques des Pathfinders. Après un peu de chirurgie esthétique, on trouve sur la scène, deux opérateurs de lampe haliphane, un porteur de balise Eureka, un porteur de pigeons, une balise BUPS. Parmi les parachutistes non qualifiés pathfinders, on trouve un tireur d'élite, un bazooka et un infirmier. Comme on peut le voir sur le document ci-dessous, certaines photos ont été prises de haut, ce qui explique la présence du photographe sur son camion. La maquette du chevrolet Panel est une conversion en scratch sur une base de GMC CCKW 352 . Le Général Eisenhower est accompagné de son adjoint, l'A.V.M. Tedder, et du commandant du 502nd P.I.R. le colonel George Van Hort Moseley, Que l'on peut voir marcher à ses côtés parmi les soldats de la 101st Airborne. Comme le Lt Col Vandervoort, du 505th P.I.R. (82nd AB), Moseley se cassera la jambe en sautant sur la Normandie le 6 juin. Il sera évacué quelque jours plus tard après avoir perdu la raison et menacé ses officiers avec son arme. Il ne reviendra pas sur le front. La jeep en résine est celle du Général Brereton, commandant la 9th Air Force, et le IX Troop Carrier Command. Elle porte une immatriculation conforme aux vehicules de la 9th Air Force. Elle est conduite par une WAAC (Wooman Auxiliary Air Corps). La figurine est issue de la gamme "Tarmac", de même que le MP et le soldat sur le triporteur. La Harley Davidson du MP a été réalisée en scratch. Le GMC CCKW-352 est un prototype qui m'a été offert par M. Planchenault, son graveur. La remorque Ben-hur de 1t est un produit Tarmac. Le Command Car du Général Taylor, commandant le 101st Airborne est un vehicule produit par Headquarders.
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